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Ecrire

 

ECRIRE

Quant à la sensibilité, cette capacité à..., ce talent pour mieux dire, elle nous échappe et c'est tant mieux, car la contenir serait vain. Elle s'exprime donc, avec cette pudeur que les mots enveloppent ou qu'ils portent nue dans les phrases, c'est selon. Selon que l'émotion est si vive et brûlante, qu'il faille la coucher d'abord sur la page pour la vouloir éteinte, ou que l'émotion simplement germe et qu'on veuille l'enfanter à vouloir l'écrire.

C'est une étrange affaire que d'être sensible, et plus encore de le laisser paraître, car cela suppose qu'une force vous y contraint, plus grande que la lâcheté de n'en rien dire. C'est à cette force que me range et que j'écris, car elle est moi tout entier et que je ne peux me renier.

Nommer cette force, dire ce qu’elle est ?

L’inexplicable : la vie simplement, un destin.

 

L'espérance est une encre où la plume s'envole

Pour s'y tremper encore et fixer la parole

Et que, scripta manent, une trace demeure

Juste le temps d'y croire avant qu'elle ne meure.

 

 

DE l’ECRITURE ET DU BESOIN QU’ON EN A.

 

  Je suis pour le penser-flou quand plus rien ne me vient à écrire. Je reste dans cet état un temps non compté, improbable, jusqu’à l’instant où j’en sors, comme d’un printemps bourgeonnant. Je suis à nouveau prêt à écrire.

  Cette période de maturation est nécessaire, d’autant qu’au départ, seul le sujet est ébauché, sans plus de détails qu’une vague esquisse, et l’émotion qui la porte. Ce mûrissement aurait pu précéder l’acte créatif, mais sans la nécessité, construire est orgueil et ne me va pas. Un tracé aléatoire, besogneux jusqu’aux premières formes, puis l’abandon de cet ouvrage jusqu’au temps de sa reprise. et de sa finition qu’un immanquable destin sacre, voilà mon seul besoin.

  Je suis comme l’oiseau qui, hors de tout commerce, transporte sa brindille et la pose, puis s’envole et ne revient pas, jusqu’au moment de faire son nid, que les brins s’y nouent, inlassablement, et que l’abri, sans la conscience de sa nécessité, se tresse, où pondre et couver s’inscrit humblement dans un ailleurs d’autres lendemains, où ceux-là qui viendront à éclore procéderont de même, sans la prétention de savoir pourquoi.

29 janvier 2014

 

Ces personnages que je crée dans mon univers de peintre et d'écrivain ont le mérite de me tenir conversation comme je le requiers, et de ne décevoir en rien mes attentes, me laissant toujours l'espérance d'une richesse qui, quoi que je veuille croire, n'est plus ailleurs.

 

 

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