Impressions au soleil couchant
Sur les collages de Marie Claude Lombard
Oh, la grande pudeur de Marie quand le démon la prend de vouloir dire les choses, car il y a du démoniaque dans cette façon de poser le feu d’un côté, aimable, chaleureux, sans demie mesure, passionnément souvent, et de l’autre côté cette manière de confiner l’objet dans l’abstraction gelée de mille idées qu’un maillage ténu scelle de fils arachnéens, parfois visibles, tant l’ordonnancement militaire de leurs croisements est nécessaire à la captation.
Rien d’un piège pourtant dans cet entrelacs délicatement posé, et qui, plus qu’il n’entrave, protège l’émotion de l’idée qui les a mis là, la laissant faire à sa guise. Elle se promène alors, au gré des battements de son cœur, amoureuse du monde, avide de nature, et vous emmène dans son rêve, tantôt brûlant jusqu’à l’exubérance, tantôt calme, apaisée, dans le silence d’innommables taïgas, où plus rien n’est nécessaire, couvrant toutes traces de nappes étranges et colorées.
Dans l’un comme dans l’autre de ces empilements infimes sont les infinis que Marie partage, et ces infinis offerts nous sont un horizon nouveau, une découverte heureuse, au-delà des volets que, d’ordinaire, nous tenons clos.
Paul STEIGER 27.10.2013