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La couguar

Elle avait dénoué les lanières enserrant ses chevilles, puis relevant le buste, elle avait lancé ses pieds en avant, projetant loin devant ces sandales de cuir rouge qui, dès qu’elle était apparue, l’avaient fasciné. Ensuite, elle s’était appuyée sur le coude à la façon d’une odalisque, lascive, s’inclinant à peine vers la couche, portant dans le même mouvement ses longues jambes ensemble sur la soie du sofa. Le voile de mousseline dont elle était couverte avait drapé sa hanche, promettant au regard d’autres rondeurs encore cachées, dessinant sur le fond noir du feuillage sa courbe sensuelle, tentatrice, provocante, et aguicheuse.

Pendant tout ce temps, elle n’avait rien dit, si bien que le silence, ce semblant de silence que le seul sifflement des merles colorait, s’était prolongé, étouffant l’envie qu’il avait eue de se laisser convaincre, de se rapprocher de ce corps, et de le caresser follement, sans gêne, sans honte, laissant courir ses mains au gré de son humeur.

« C’était la fin d’un après-midi d’été, le début d’un soir d’automne, et quelque chose dans l’air était languissant, doré, superbe et surtout périssable, comme si cette beauté eut été condamnée par ces excès mêmes. » (F. Sagan)

L’amie de sa mère, une femme du même âge que le soleil déclinant avait paré de ces hardiesses trompeuses, souriait, faussement innocente

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