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Pourquoi écrire

  • Photo du rédacteur: Paul Steiger
    Paul Steiger
  • 15 juil. 2014
  • 2 min de lecture

Elle avait baissé la tête, et par-dessus ses lunettes, pour mieux me convaincre, elle m’avait regardé, puis elle avait lancé, sentencieuse, moquant mon incrédulité :

« — Pourquoi écrire ? Ecrire, c’est comme tricoter. Un vague souvenir d’apprentissage, les premières lettres comme les premières mailles, le premier rang, la première ligne, le premier carré, la première page… la mémoire après s’estompe, devient floue. L’ouvrage seul me vient encore à l’esprit, maladroit, troué, mais si parfait au bonheur de ma mère.

Le temps passe et je grandis. Avec l’âge, le bâti petit à petit s’organise, se structure, transcendant l’irrépressible besoin, oh, rien de bien fini, rien qui habille…Simplement faire, dérouler le fil autour de l’index, tenir la laine chaude dans le creux des autres doigts et croiser les aiguilles, construire, tandis que le rêve s’installe et que l’histoire se déroule. On ne pense à rien. Les fenêtres s’ouvrent. Tout devient possible. Vient qui veut sourire à la vie : princesses, rois, brigands, lutins, trolls. L’esprit les accueille pendant que les doigts se mêlent.

Le temps passe encore, et le soir venu, pour oublier la journée, entrer dans le livre, on reprend l’ouvrage, mécaniquement, avec toujours cette chaleur dans la main que l’on tisse pour d’autres froidures à venir. Se protéger, le protéger, les protéger. Sont-ils si nombreux que l’habitude est sans relâche ? Ainsi, maille après maille, toutes chargées de mille joies, de mille peines, se glisse ma vie dans les bonnets, les écharpes et les pull-over.

Le temps encore, et ce regard qui ne se pose plus pour compter les petites boucles sur l’arrondi du métal, ce regard qui se perd dans une brume humide, tentant encore de fouiller l’ombre. Ah, le rêve.

Il ne reste que lui pour vivre encore demain. Alors, écrire ces moments-là, des petites lettres, ligne après ligne, une page, deux, maladroites, trouées, mais si parfaites à mon bonheur. »

L’air de rien, elle avait passé ses mains sur le visage, à la façon que l’on a de chasser de mauvaises idées. Elle avait ajouté, le regard tourné vers la fenêtre, comme pour excuser ma prétention:

— Tu ne peux pas comprendre.

 
 
 

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